Dead Island 2 – Un défouloir sanglant en coop au cœur de LA

Dead Island 2, je ne l’ai pas pris Day One. Et pourtant, j’étais curieux. Curieux de voir ce que valait cette suite tant attendue, presque devenue une légende urbaine à force de reports, de changements de studios et de silence radio. Non, ce n’est pas que je n’en voulais pas — bien au contraire. C’est simplement qu’un choix éditorial est venu casser l’élan : une exclusivité Epic Games Store.

Je ne suis pas un anti-Epic primaire, mais soyons honnêtes : quand on a toute sa ludothèque sur Steam, qu’on a ses amis, ses succès, son suivi et ses habitudes sur cette plateforme, difficile d’accepter de jongler entre plusieurs launchers juste pour un jeu. Résultat : j’ai attendu. Patientement. Et un an plus tard, lorsque Dead Island 2 est enfin arrivé sur Steam, j’ai sauté le pas — avec un pote, évidemment, parce qu’un bon jeu de zombies, ça se savoure en coop.

Et je dois l’avouer : j’ai pris une bonne claque… dans le bon sens. Le gameplay est efficace, le plaisir de démembrer du zombie intact, et le côté bourrin totalement assumé. On est très loin de la tentative semi-sérieuse du premier opus et encore plus de l’ambiance survival. Ici, on est là pour s’éclater. Littéralement.

Mais voilà : une fois la campagne terminée, le jeu laisse un goût un peu particulier. Pas amer, non, mais un peu creux. Pas de réel end game, peu d’intérêt à relancer l’aventure une fois finie. C’est un excellent moment… qui ne dure qu’un temps.

Ce billet, c’est donc un retour complet sur cette expérience, entre hémoglobine et crafting sauvage, rires en coop et regrets sur le potentiel inexploité. Un vrai Dead Island, en somme, qui ne triche pas sur ce qu’il promet, mais qui aurait pu aller un cran plus loin.



Développement

Parler du développement de Dead Island 2, c’est comme raconter une saga parallèle au jeu lui-même. Annoncé en grande pompe à l’E3… 2014 (!), le titre est rapidement devenu l’exemple parfait du « development hell », ou enfer du développement. On parle ici de près de dix ans d’attente, jalonnée de revirements, de silences prolongés, et de changements de studio à n’en plus finir.

Initialement confié à Techland, les créateurs du premier Dead Island, le projet leur échappe rapidement au profit de Yager Development (connus pour Spec Ops: The Line). Mais des divergences créatives éclatent, et Yager est mis de côté en 2015. C’est ensuite Sumo Digital qui reprend la barre… avant de quitter le navire à son tour en 2019.

Finalement, c’est Dambuster Studios (filiale de Deep Silver, déjà responsable du reboot de Homefront) qui hérite du bébé. Contre toute attente, ils livrent une version jouable, stable, et fidèle à l’esprit Dead Island… en 2023. Soit neuf ans après son annonce officielle. Un record de longévité presque gênant, mais qui rend la sortie d’autant plus symbolique.

Sur le plan technique, le jeu utilise un moteur propriétaire qui fait le job : pas de ray tracing ou de promesses next-gen délirantes, mais une optimisation très correcte, des animations réussies, et surtout un moteur de démembrement (FLESH) qui est clairement au cœur de l’expérience. Chaque coup porté a un impact visuel et sonore savoureux, et ça participe beaucoup au plaisir immédiat.

On notera également le choix discutable mais assumé d’un lancement exclusif sur Epic Games Store pendant un an. Une décision probablement financière, mais qui a clairement freiné une partie du public — dont moi. Ce n’est qu’en avril 2024, soit un an jour pour jour après la version Epic, que Dead Island 2 est enfin arrivé sur Steam, accompagné de correctifs, de DLC, et d’un contenu globalement plus abouti.

Au final, malgré un développement tumultueux et un lancement échelonné, Dead Island 2 s’en sort avec les honneurs. Ce n’est pas une révolution, mais une résurrection : celle d’un projet qu’on pensait mort et enterré, et qui arrive à divertir sans se prendre au sérieux.



Gameplay

Pas de faux-semblant ici : Dead Island 2 est un FPS bourrin, viscéral, assumé. On retrouve les sensations qui ont fait le succès du premier opus, avec cette jouissance immédiate de frapper, trancher, exploser, et découper du zombie dans tous les sens, mais avec un moteur plus moderne et des animations bien plus convaincantes.

Le système de combat est clairement l’un des gros points forts du jeu. Grâce au moteur FLESH, chaque coup porté laisse une trace : os brisés, chairs entaillées, membres arrachés… le tout dans une violence cartoon, presque exagérée, qui flirte avec le gore tout en gardant un ton léger. C’est sale, mais c’est fun. Et surtout, ça ne lasse pas — ou en tout cas, pas tout de suite.

🪓 Un arsenal maison

Le crafting est toujours là, plus simple mais toujours efficace. On récupère des armes de mêlée ou à feu qu’on peut customiser avec des mods élémentaires (feu, acide, électricité, etc.). Certaines combinaisons sont jouissives : un katana électrifié, une batte en feu, un marteau à clous explosif… de quoi s’amuser à créer des machines à tuer dignes d’un cartoon de l’apocalypse.

L’usure des armes reste présente, obligeant à changer régulièrement d’outil de massacre. Ce système peut agacer, mais pousse aussi à expérimenter plutôt qu’à s’attacher à une arme unique.

🧟 Types de zombies et affrontements

Les zombies sont variés : du classique marcheur au colosse blindé, en passant par les hurleurs, les explosifs, et les infectés spéciaux. Chacun demande une approche différente, et en coop, on peut vite s’organiser pour gérer les menaces selon leurs points faibles. C’est dans ce genre de moments que le jeu brille.

On notera aussi que les combats de boss ne sont pas toujours à la hauteur : un peu trop classiques ou parfois répétitifs. Mais les séquences d’action dynamiques et les vagues d’ennemis imprévisibles rattrapent largement la donne.

🧑‍🤝‍🧑 L’expérience Coop

À deux, l’expérience change complètement. Le jeu devient un terrain de jeu macabre, où chaque affrontement peut tourner à la rigolade, à l’improvisation ou à la panique totale. Que ce soit pour tester des armes farfelues, déclencher des pièges environnementaux ou simplement se battre à mains nues pour le fun, tout est prétexte à s’amuser.

Même si le jeu peut se faire en solo, il prend vraiment tout son sens en coop.



Prise en main

Dès les premières minutes, Dead Island 2 nous balance dans le vif du sujet. Un crash, des zombies, et une poignée de survivants. Pas besoin de longues explications : le jeu va droit au but, et c’est très bien comme ça. On comprend vite que l’objectif, c’est de survivre — et surtout de faire un maximum de dégâts au passage.

La prise en main est très intuitive : on court, on frappe, on esquive, on loote. Les commandes sont classiques pour un FPS orienté action, avec quelques subtilités pour les coups spéciaux ou les finishers qui viennent pimenter les combats. Le rythme est fluide, les animations sont propres, et le tout réagit bien à la manette comme au combo clavier-souris.

🎭 Choix de personnages

Dès le départ, on doit choisir entre plusieurs « Slayers », chacun avec ses statistiques de base et ses capacités propres. Certains encaisseront mieux les coups, d’autres feront plus de dégâts critiques, ou auront plus d’énergie pour enchaîner les attaques spéciales. Ce choix a un impact réel sur le gameplay, surtout en solo, même s’il reste possible d’optimiser son build avec les cartes (on y revient dans la section suivante).

🧪 Progression simplifiée

Le système de progression est plus allégé que dans les précédents volets. On monte en niveau, on débloque de nouvelles cartes de compétence, et on améliore nos armes. C’est clair, lisible, et ça évite les prises de tête inutiles. Cela dit, les amateurs de RPG profonds risquent de rester un peu sur leur faim : ici, l’action prime sur la réflexion.

🔍 Exploration guidée

L’exploration est semi-ouverte. Le jeu nous emmène à travers plusieurs quartiers emblématiques de Los Angeles (Bel-Air, Venice Beach, etc.), chacun étant une zone fermée mais truffée de secrets, de coffres, de raccourcis à débloquer. C’est plus linéaire que les anciens épisodes, mais aussi plus rythmé. Le monde est rempli de petits détails, d’easter eggs bien planqués, et de dialogues souvent décalés.

🎮 Difficulté bien dosée

La difficulté est bien calibrée, avec un pic de tension qui monte au fil de la progression. En solo, certains passages peuvent s’avérer exigeants, surtout en début de partie. En coop, la difficulté est lissée, mais certaines zones restent corsées si l’on n’est pas bien préparé. Mention spéciale à certaines missions secondaires qui réservent des surprises aussi mortelles que drôles.



Système de cartes

Exit les arbres de talents classiques ! Dead Island 2 propose un système de cartes de compétence, à mi-chemin entre la personnalisation légère et la construction de build. C’est un choix audacieux, qui simplifie la gestion des capacités tout en offrant pas mal de flexibilité pour adapter son style de jeu.

🧬 Une construction modulaire

Le personnage est construit autour de plusieurs catégories de cartes :

  • Cartes d’aptitude (attaque, défense, esquive, etc.)
  • Cartes de survivant
  • Cartes de Slayer
  • Cartes d’Autophage, une mécanique à double tranchant

Chaque slot peut être rempli à volonté (dans la limite du nombre disponible) avec les cartes débloquées en progressant dans le jeu, en accomplissant des missions ou en explorant. Cela permet de modifier son gameplay à la volée, selon l’arme que l’on utilise, les ennemis rencontrés ou simplement son humeur du moment.

Exemple : tu peux privilégier une carte qui booste les dégâts critiques si tu joues un perso agile, ou une autre qui électrifie les ennemis quand tu esquives avec succès si tu joues sur le timing.

⚖️ Le système Autophage

C’est l’une des nouveautés les plus intéressantes : certaines cartes sont « Autophage », une forme de mutation qui confère des bonus puissants… au prix de malus. Elles introduisent un système de risque/récompense, et permettent des builds plus agressifs mais plus fragiles.

Cela ne révolutionne pas le genre, mais ça donne un peu de profondeur au système, et surtout, ça personnalise bien l’expérience, surtout en solo. En coop, ça permet à chacun de jouer un rôle un peu différent (tank, DPS, soutien… dans la limite du raisonnable pour un jeu orienté action).

🗂️ Facile à gérer

Le grand avantage, c’est que le système est rapide à prendre en main. Pas besoin de passer des heures à tout calculer : on peut tester une configuration, la changer en deux clics, et retourner découper du zombie en s’adaptant au terrain. C’est un système pensé pour le fun immédiat, sans surcharge de menus ni calculs d’optimisation complexes.



Scénario (sans spoil)

Le scénario de Dead Island 2 ne prétend pas réinventer le genre, et ce n’est pas vraiment ce qu’on attend de lui. Contrairement aux précédents opus, qui tentaient parfois d’amener une certaine gravité ou des dilemmes moraux dans un monde en décomposition, ici, on mise sur le fun et le décalé.

L’histoire commence très vite, après un crash d’avion en plein cœur d’un Los Angeles ravagé par une épidémie. Dès les premières minutes, on comprend que la ville est bouclée, la situation hors de contrôle, et que personne ne viendra vous sauver. Classique, mais efficace.

🧟‍♂️ Un casting haut en couleur

Le jeu s’appuie sur une galerie de personnages volontairement caricaturaux, entre clichés hollywoodiens et survivants déjantés. Que ce soit votre propre avatar ou les PNJ rencontrés, tout le monde semble avoir conscience d’être dans un film de série B, et joue avec les codes. Les dialogues sont souvent absurdes, parfois grinçants, mais toujours dans le ton : celui d’un divertissement sanglant et assumé.

🧭 Une trame simple mais rythmée

L’intrigue suit une structure assez linéaire, avec des objectifs clairs et une progression par zones. On explore différents quartiers emblématiques de L.A., chacun avec sa propre ambiance, ses missions secondaires et ses événements particuliers. Ce découpage donne un bon rythme au jeu, même si la narration principale reste plutôt légère. On est là pour éclater du zombie, pas pour une introspection philosophique.

💡 Accroches et moments marquants

Même si l’histoire n’est pas mémorable, elle est ponctuée de petits moments bien écrits : un PNJ particulièrement barré, un rebondissement improbable, ou un clin d’œil bien placé. Certaines missions secondaires sortent vraiment du lot, avec des dialogues qui font mouche et des situations aussi absurdes que jouissives.

🧠 Plusieurs fins ?

Le jeu ne propose pas vraiment de multiples fins, du moins pas de manière marquante comme on pourrait le trouver dans un RPG. La conclusion reste dans la continuité de l’expérience : fun, explosive, et un brin ironique. Ce n’est pas la destination qui compte ici, mais le carnage sur le chemin.



Conclusion

Dead Island 2 n’est pas le messie du jeu de zombie, ni une révolution pour la saga, mais c’est exactement ce qu’il annonce être : un défouloir généreux, sanglant, et franchement fun. Si on le prend pour ce qu’il est — un FPS d’action sans prise de tête, taillé pour le coop et les éclats de rire — alors c’est une réussite.

On sent que le développement a été long et compliqué, mais le résultat est soigné, techniquement propre, et offre une expérience fluide du début à la fin. La durée de vie reste modeste, et la rejouabilité assez limitée une fois le jeu terminé, mais l’aventure reste intense tant qu’elle dure.

Le système de cartes, bien que simplifié, permet de jouer selon ses envies. Le jeu mise tout sur le fun immédiat, les démembrements jouissifs, les armes bricolées et les situations absurdes. Et à deux, tout devient encore plus savoureux — même quand l’écriture ne va pas chercher bien loin.

Dead Island 2, c’est un bon gros burger saignant : pas très raffiné, pas très subtil, mais diablement efficace quand on sait ce qu’on est venu chercher.


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