L’espace fascine depuis toujours les joueurs férus d’exploration et de construction. Après avoir bâti des usines titanesques sur des planètes lointaines dans Satisfactory ou automatisé des chaînes de production infinies dans Factorio, un nouveau prétendant tente aujourd’hui de s’imposer dans le genre : Astro Colony.
Développé par Terad Games, ce jeu indépendant disponible sur Steam nous propulse dans un univers entièrement généré de manière procédurale, où chaque planète, astéroïde et station spatiale peut devenir le cœur d’une colonie florissante. L’objectif ? Construire, automatiser et connecter un réseau interstellaire d’habitats, de production et d’exploration. Rien que ça.
Là où Astro Colony se distingue, c’est dans sa liberté d’approche : aucune planète n’est figée, tout peut être modifié, miné ou reconstruit. Les environnements sont entièrement destructibles, rappelant par moments Space Engineers, mais avec une approche plus fluide et orientée vers la gestion et la logistique que vers la pure simulation physique.
Le joueur évolue dans un monde sans limites de taille, où la curiosité et l’efficacité deviennent les moteurs principaux de la progression.
Accessible mais ambitieux, Astro Colony tente de combiner plusieurs univers : la construction créative, l’automatisation industrielle, et la gestion de colonie spatiale. Une recette risquée, tant ces mécaniques demandent un équilibre fin pour plaire aux amateurs de jeux de simulation comme aux explorateurs du dimanche.
Mais c’est justement cette audace qui attire l’attention : Astro Colony pourrait bien être le chainon manquant entre Factorio, Satisfactory et Dyson Sphere Program.

Le développement : genèse, chiffres et étapes clés
Comme souvent avec les projets indépendants les plus ambitieux, Astro Colony est avant tout l’œuvre d’une petite équipe passionnée, menée par le développeur polonais Tefel (nom de scène de Tomasz Fils). Ancien programmeur dans le jeu vidéo, il s’est lancé dans la création d’un titre capable de combiner son amour pour l’espace, la construction modulaire et la logique d’automatisation industrielle.
Le jeu est développé et édité par son propre studio, Terad Games, une structure à taille humaine fondée pour ce projet. Dès ses premières présentations, Astro Colony a su séduire par son concept clair : construire une colonie spatiale interconnectée, gérer ses ressources et automatiser chaque tâche, le tout dans un environnement sans frontières.
🧭 Un projet né sur Kickstarter
Avant même son arrivée sur Steam, Astro Colony est passé par la case Kickstarter. La campagne, lancée en 2021, a rencontré un accueil très positif, atteignant rapidement son objectif de financement. Ce succès a permis à l’équipe de financer les premières phases de développement et de communication, tout en bâtissant une communauté fidèle de testeurs et de curieux.
Le créateur y exposait sa vision : un univers où l’on ne se contente pas d’exploiter des planètes, mais où on les connecte entre elles, où la colonisation devient un réseau intersidéral d’usines, de modules et de liens logistiques. Un rêve d’ingénieur spatial, en somme.
🛠️ Les grandes étapes du développement
- Juin 2021 : annonce officielle du projet et ouverture de la page Steam.
- Février 2022 : fin de la bêta ouverte, après plusieurs mois de retours communautaires.
- Novembre 2022 : entrée en Accès Anticipé sur Steam.
- Depuis, le jeu a bénéficié de mises à jour régulières, ajoutant de nouveaux systèmes (coop multijoueur, défense contre les menaces, refonte de l’arbre technologique, véhicules, etc.).
Le studio maintient un rythme de mise à jour actif, souvent accompagné de journaux de développement détaillés. Les échanges avec la communauté sur Discord et Reddit sont constants, avec des retours pris en compte pour équilibrer la progression ou simplifier certains automatismes.
📊 Quelques chiffres intéressants
- Date de sortie en accès anticipé : 7 novembre 2022
- Langues disponibles : plus de 10, dont le français
- Avis Steam : environ 82 % d’évaluations positives
- Pic historique de joueurs simultanés : 2 751 (novembre 2022)
- Moyenne récente : autour de 80 joueurs actifs par jour (source : SteamCharts)
- Estimation de ventes : environ 70 000 exemplaires (données communautaires)
Malgré une base de joueurs modeste, Astro Colony a su conserver un noyau de fans très actifs, passionnés d’ingénierie et de gestion. C’est souvent le lot des jeux de niche : une audience réduite, mais extrêmement investie.
🌌 Une ambition à taille humaine
Ce qui impressionne le plus, c’est sans doute la portée du projet par rapport à la taille du studio. Là où de grands noms comme Coffee Stain Studios (Satisfactory) ou Wube Software (Factorio) disposent d’équipes étoffées, Astro Colony repose sur quelques développeurs, épaulés par une communauté engagée.
Le résultat est un jeu déjà solide techniquement, construit sous Unreal Engine, et qui ne cesse d’évoluer au fil des mises à jour.
Tefel a souvent rappelé dans ses carnets de développement que le but n’était pas de copier ses inspirations, mais de créer un écosystème spatial automatisé cohérent, où l’exploration et la gestion s’entremêlent naturellement. Une ambition rare pour un projet indépendant, mais qui explique aussi pourquoi le jeu continue de grandir, lentement mais sûrement, depuis maintenant plusieurs années.

Le Gameplay : entre exploration spatiale et automatisation industrielle
Derrière son apparence de jeu de gestion classique, Astro Colony cache une profondeur étonnante. Dès les premières minutes, on comprend qu’il ne s’agit pas seulement de construire une base spatiale, mais de bâtir un écosystème interconnecté, vivant et en perpétuelle expansion.
🚀 Les premiers pas dans l’espace
Le joueur débute sur une petite station orbitale, dérivant paisiblement dans le vide sidéral. Autour de lui flottent des astéroïdes regorgeant de ressources, qu’il faudra extraire pour commencer à construire les premières structures.
Les débuts rappellent un peu les sensations de Satisfactory ou Dyson Sphere Program : on collecte, on assemble, on cherche à comprendre les logiques de production avant de penser à l’automatisation.
Très vite, on découvre la souplesse du système de construction : tout se fait en temps réel, avec une interface claire et une liberté totale d’agencement. Pas besoin de s’encombrer de plans fixes : on pose, on teste, on adapte. Le jeu encourage l’expérimentation, et c’est ce qui fait sa force.
⚙️ De la survie à l’automatisation complète
La première phase du jeu repose sur la gestion manuelle : minage, assemblage, énergie, oxygène. Mais au fur et à mesure que la base grandit, on débloque un arbre technologique conséquent, offrant plus de 70 technologies à rechercher.
On passe alors d’une logique artisanale à une véritable usine spatiale automatisée. Les convoyeurs, bras mécaniques, stations de tri et robot de transport deviennent essentiels pour maintenir la production sans intervention humaine.
Les ressources circulent entre plateformes, les machines travaillent à la chaîne, et peu à peu, la colonie s’étend vers de nouveaux horizons. Chaque élément est pensé pour s’imbriquer dans un système plus vaste : tout a une logique, un cycle, une utilité.
Ce sentiment de progression, où la station devient une mécanique autonome flottant dans le vide, est l’un des aspects les plus gratifiants du jeu.
🧑🚀 Les colons et la gestion humaine
Mais Astro Colony ne se limite pas aux machines : il intègre également une gestion des colons, ces astronautes qui peuplent peu à peu la station.
Il faut veiller à leurs besoins, attribuer des tâches, aménager des espaces de vie, et maintenir un certain équilibre entre efficacité et bien-être. Cet aspect rapproche le jeu d’un RimWorld spatial : les colons ne sont pas des ressources, mais des partenaires de la colonie, chacun ayant son rôle à jouer.
Ce mélange entre gestion humaine et automatisation industrielle apporte un rythme unique : on oscille sans cesse entre planification mécanique et équilibre social, entre le froid calcul des ratios de production et la chaleur d’un équipage à préserver.
🌍 Exploration et expansion infinies
L’un des grands atouts d’Astro Colony est sa dimension procédurale. L’univers n’a pas de limite : on peut voyager d’une planète à une autre, construire des portails, connecter des mondes, et relier plusieurs colonies grâce à un réseau logistique automatisé.
Chaque planète possède ses propres ressources, contraintes et opportunités, obligeant le joueur à penser en réseau, plutôt qu’en simple base unique.
On peut ainsi créer de véritables routes spatiales, où les ressources circulent entre stations, raffineries et centres de recherche. L’exploration devient alors stratégique : chaque nouvelle planète ouvre une porte vers une chaîne de production plus complexe, plus optimisée.
🔫 Un peu de danger dans le vide
Si le jeu reste avant tout axé sur la construction, il ne néglige pas les menaces extérieures. Des événements cosmiques, des anomalies gravitationnelles ou des “menaces” plus concrètes (introduites dans les récentes mises à jour) viennent pimenter la partie.
Il faut parfois renforcer les défenses, ajuster les priorités, ou reconstruire après un incident spatial. Ces éléments ajoutent une tension légère, bienvenue pour casser la monotonie des longues sessions de gestion.
🎮 Une expérience en constante évolution
Astro Colony propose aussi un mode multijoueur, permettant à plusieurs joueurs de coopérer dans la même colonie. Construire à plusieurs, automatiser à quatre mains, ou simplement partager la gestion d’un empire spatial est un vrai plus pour ce type de jeu.
Techniquement, le titre tourne sur Unreal Engine, offrant un rendu lumineux et fluide. Les reflets, la transparence des modules et les effets d’éclairage créent une ambiance spatiale douce et immersive, bien plus chaleureuse que la plupart des jeux du genre, souvent austères.
Bien sûr, tout n’est pas parfait : l’interface gagnerait à être plus lisible, certaines mécaniques manquent encore de clarté, et la courbe d’apprentissage peut décourager les nouveaux venus. Mais pour un jeu en accès anticipé, la base est solide, cohérente et évolutive.
En somme, Astro Colony propose un gameplay qui réussit à combiner le plaisir de l’exploration, la rigueur de la gestion et la satisfaction de l’automatisation parfaite.
Chaque session devient un mélange d’ingénierie et de découverte, où le joueur façonne peu à peu sa vision du cosmos une pièce à la fois.

Comparaison avec d’autres jeux du genre
Difficile de parler d’Astro Colony sans le comparer à ses grands frères. Le genre de la construction automatisée et de la simulation spatiale s’est largement étoffé ces dernières années, et chaque titre a su y apporter sa vision.
Astro Colony, lui, tente de s’imposer à la croisée de plusieurs influences : la rigueur d’un Factorio, la verticalité de Satisfactory, l’immensité de Dyson Sphere Program et la liberté structurelle d’un Space Engineers.
🏭 Factorio : la logique pure de l’automatisation
Impossible d’évoquer les jeux de production sans mentionner Factorio. Véritable référence du genre, il incarne la quintessence de la logique industrielle : construire, optimiser, automatiser, jusqu’à atteindre la perfection des flux.
Astro Colony reprend cette philosophie, mais la transpose dans un cadre spatial 3D, plus libre et visuellement immersif.
Là où Factorio impose une vue de dessus et un terrain fixe, Astro Colony offre la liberté du vide spatial : on crée des usines flottantes, des stations interconnectées, sans se soucier du relief ni des contraintes du sol.
Cependant, il n’atteint pas encore la précision algorithmique de Factorio ce dernier reste plus complet dans la gestion des ratios, de la productivité et de la logistique avancée.
En revanche, Astro Colony gagne en accessibilité visuelle et en expérience immersive, en transformant la logique de l’usine en véritable aventure spatiale.
🏗️ Satisfactory : la beauté des chaînes industrielles
Visuellement et mécaniquement, Satisfactory est souvent cité comme le cousin le plus proche d’Astro Colony. Les deux partagent le même moteur (Unreal Engine) et une approche similaire de la construction fluide, modulaire, presque organique.
Cependant, Satisfactory reste un jeu ancré sur une planète, avec une forte dimension d’exploration et de verticalité. Astro Colony, lui, mise sur la modularité et la connectivité spatiale : au lieu de grimper des montagnes, on relie des planètes.
Là où Satisfactory impressionne par son gigantisme visuel, Astro Colony charme par sa dimension interplanétaire une idée que peu de jeux du genre ont osé exploiter de manière aussi ouverte.
On retrouve aussi la même satisfaction d’observer ses chaînes de production fonctionner toutes seules, cette fascination hypnotique propre aux jeux d’automatisation. Mais ici, la magie opère dans l’espace, au milieu des astéroïdes et des stations solaires.
🌞 Dyson Sphere Program : l’automatisation à l’échelle cosmique
Dans la hiérarchie des “factory games”, Dyson Sphere Program reste sans doute la référence la plus proche dans l’ambition cosmique.
Le titre chinois de Youthcat Studio pousse le concept d’automatisation à l’échelle galactique : extraire, transformer et assembler les ressources de planètes entières pour construire une sphère de Dyson autour d’une étoile.
Astro Colony ne cherche pas à rivaliser en grandeur, mais en accessibilité et modularité. Là où Dyson Sphere Program se déroule à une échelle macro, Astro Colony reste dans la micro-ingénierie : on manipule des structures tangibles, on observe ses colons, on gère chaque tuyau et chaque module.
C’est un jeu plus humain et tangible, qui mise sur la proximité et la satisfaction du “fait main”, plutôt que sur la conquête cosmique totale.
🪐 Space Engineers : la liberté du vide
Enfin, impossible de ne pas évoquer Space Engineers, pionnier des jeux de construction spatiale en environnement voxel.
Le jeu de Keen Software House permet de tout construire, tout détruire, tout assembler : vaisseaux, bases, stations, rovers… c’est le bac à sable spatial ultime.
Astro Colony en partage certains aspects, notamment le côté destructible et modulaire des planètes et structures. Mais là où Space Engineers mise sur la physique réaliste et la créativité libre, Astro Colony privilégie la gestion et la logique d’automatisation.
On n’y pilote pas des vaisseaux géants pour le plaisir, on y conçoit des chaînes logistiques pour survivre et croître.
En somme, Astro Colony se positionne quelque part entre la liberté créative de Space Engineers et la rigueur logique de Factorio un équilibre qui lui confère une identité propre, plus mesurée, mais aussi plus structurée.
🌌 Un équilibre entre exploration et optimisation
Ce qui distingue vraiment Astro Colony, c’est sa vision hybride. Le jeu ne se limite pas à l’un ou l’autre extrême :
- Ce n’est pas un pur jeu de construction libre,
- Ni une simulation ultra-complexe de logistique,
- Ni un city-builder classique.
Il combine tout cela avec un rythme plus calme, presque méditatif. On s’y perd facilement, à ajuster un convoyeur ou à réorganiser une section entière pour gagner en efficacité.
Et quand la routine s’installe, l’univers s’ouvre à nouveau, une nouvelle planète apparaît à l’horizon, et l’envie de repartir explorer reprend le dessus.
Là où beaucoup de jeux du genre enferment le joueur dans une boucle fermée de production infinie, Astro Colony garde une dimension d’aventure qui lui permet de respirer.
C’est cette alternance entre gestion rigoureuse et exploration contemplative qui lui donne sa personnalité unique.

Entre contemplation et ingénierie spatiale
Astro Colony est une belle surprise dans le paysage des jeux de construction spatiale. Là où beaucoup tentent d’impressionner par la complexité ou la démesure, il choisit une voie plus accessible, fluide et contemplative.
C’est un jeu qui ne cherche pas à rivaliser avec Factorio ou Dyson Sphere Program en termes de chiffres ou d’optimisation, mais plutôt à offrir une expérience équilibrée entre logique et détente.
Son plus grand atout réside dans cette modularité permanente : tout peut être déplacé, ajusté, repensé. Cette flexibilité encourage l’expérimentation et la créativité, sans jamais punir le joueur pour ses erreurs. Le résultat, c’est un sentiment de liberté rare, où chaque nouvelle station devient une œuvre d’ingénierie évolutive, façonnée au fil du temps.
L’aspect exploration vient compléter cette boucle de gameplay avec justesse. Découvrir de nouvelles planètes, automatiser leurs ressources, les relier à son réseau principal… tout cela s’enchaîne avec une satisfaction constante, presque hypnotique.
Le jeu ne se veut pas réaliste, mais il capture avec brio cette sensation d’expansion infinie, propre à la conquête spatiale.
Bien sûr, tout n’est pas parfait. Le contenu reste encore en évolution, certaines mécaniques manquent de profondeur, et l’équilibrage global mériterait quelques ajustements. Mais l’intention, elle, est claire : Astro Colony ne veut pas écraser le joueur sous des systèmes complexes, il veut l’inviter à construire, comprendre et contempler.
Au final, c’est un titre à la croisée des chemins : à la fois jeu de gestion, simulateur d’exploration et bac à sable d’automatisation.
Un petit univers qui respire la curiosité et la patience, où chaque module posé devient un pas de plus vers l’infini.

J’ai vraiment eu un coup de cœur pour Astro Colony. C’est typiquement le genre de jeu qu’on lance “juste pour voir”, et dans lequel on finit par passer des soirées entières à perfectionner une chaîne de production. Je le joue en coop, et c’est là qu’il révèle toute sa dimension : la coordination, le partage des tâches, et ce petit moment de fierté quand tout tourne enfin comme une horloge orbitale.
Les développeurs ont su faire évoluer le jeu avec soin. À chaque mise à jour, on sent une vraie progression, des ajouts pertinents et une écoute attentive de la communauté. Ce n’est pas un projet figé, mais un univers en constante expansion et ça colle parfaitement à son thème spatial.
On attend maintenant la version finale avec impatience, d’autant que les promesses faites pour la release donnent clairement l’eau à la bouche. Si les nouvelles fonctionnalités tiennent toutes leurs promesses, on risque de passer encore de longues heures à optimiser, déplacer, automatiser et rêver les yeux dans les étoiles.
Et oui, comme dans Satisfactory, on se retrouve souvent à passer des heures à configurer une chaîne logistique parfaite… mais c’est exactement ce qu’on aime. Ce moment où tout s’aligne, où la colonie prend vie, où chaque convoyeur trouve sa place c’est là que Astro Colony devient magique.
