La création de chaînes de production automatisées est un art à part entière dans le monde du jeu vidéo. Depuis Factorio et le très célèbre Satisfactory, le genre a trouvé ses piliers : deux monuments de l’optimisation industrielle qui ont su captiver des milliers de joueurs pendant des centaines d’heures. Ces jeux ont posé les bases d’un gameplay à la fois méthodique et hypnotisant, où chaque convoyeur, chaque machine, chaque ratio de production compte.
Entrer sur ce terrain n’a donc rien d’évident : il faut à la fois comprendre ce qui fait la magie du genre tout en apportant sa propre touche, sous peine d’être perçu comme une simple copie.
C’est dans ce contexte que Alchemy Factory entre en scène et quelle surprise !
Derrière son apparence plus modeste et son esthétique mignonne, la démo du jeu propose une expérience incroyablement riche, presque sans fin. On y retrouve le plaisir brut de bâtir, d’optimiser, de voir ses chaînes de production s’animer avec fluidité… mais à une échelle plus humaine, plus compacte, presque artisanale.
Là où Satisfactory fait rêver d’immenses complexes futuristes, Alchemy Factory évoque plutôt un atelier magique, où chaque machine a son charme, chaque convoyeur sa petite chorégraphie, et où la satisfaction vient autant du visuel que de la logique.
Après une centaine d’heures sur la démo, je peux le dire : le jeu a réussi à me happer comme les plus grands. Pour une simple démo, la durée de vie est déconcertante on se prend au jeu d’optimiser, de reconstruire, d’ajuster encore et encore… exactement comme dans les cadors du genre.
Dès les premières minutes, on sent que Alchemy Factory ne cherche pas à rivaliser frontalement avec Factorio ou Satisfactory, mais à trouver sa propre place, plus cosy, plus poétique, sans renier la profondeur des mécaniques.

🧪 Développeur & Éditeur: D5 Copperhead et Gamirror Games
Derrière Alchemy Factory se cache un petit studio indépendant baptisé D5 Copperhead.
Peu connu du grand public, le studio semble relativement jeune et se lance avec ambition dans le monde exigeant des jeux d’automatisation. Si peu d’informations circulent encore à son sujet, on ressent immédiatement une vraie passion dans leur travail : la démo transpire le soin et la minutie d’une équipe qui aime ce qu’elle fait.
Chaque animation, chaque interface, chaque effet visuel semble avoir été pensé pour offrir une expérience fluide et agréable, sans la lourdeur parfois rencontrée dans les productions plus massives.
On sent une approche artisanale, au sens noble du terme, le même esprit que celui qu’on retrouve dans le jeu lui-même : un atelier qui tourne bien, sans gaspillage, où tout est à sa place.
À leurs côtés, on retrouve Gamirror Games, un éditeur déjà connu pour soutenir des projets indépendants à forte identité visuelle et ludique.
Basé en Chine, Gamirror s’est fait remarquer ces dernières années en accompagnant plusieurs productions originales présentées lors de salons comme le Tokyo Game Show 2025.
Leur rôle sur Alchemy Factory ne se limite pas à la distribution : ils assurent aussi une visibilité internationale, une localisation soignée (le jeu est intégralement traduit en français dès la démo !), et probablement un accompagnement technique et marketing pour le lancement prévu en décembre 2025.
Ce duo D5 Copperhead et Gamirror Games semble fonctionner à merveille : d’un côté, une équipe de développement passionnée et méticuleuse ; de l’autre, un éditeur qui sait comment mettre en avant les perles du jeu indépendant.
C’est souvent dans ce genre de collaboration que naissent les belles surprises et Alchemy Factory en est déjà une.

L’alchimie de l’automatisation
Dès les premières minutes, Alchemy Factory donne le ton : ici, pas de stress, pas de chrono ni de monstres à repousser. Le plaisir vient de la construction pure et de la logique de production.
On débute modestement, avec quelques établis et un petit espace de travail, puis très vite, les chaînes s’enchaînent, les convoyeurs s’entrelacent, et la magie opère : voir cette mécanique parfaitement huilée s’animer devient une satisfaction en soi.
On retrouve cette sensation unique propre aux jeux d’automatisation ce moment où tout “tourne rond”, où l’on observe son usine fonctionner comme une créature vivante, obéissant à la moindre optimisation qu’on lui a soufflée.
Construire, assembler, transformer
Le principe est simple mais terriblement addictif : assembler différents éléments pour en créer de nouveaux, toujours plus complexes.
Chaque ressource récoltée ou achetée peut être transformée via une série d’étapes bien pensées. Le rythme de progression est doux, jamais frustrant, et encourage l’expérimentation.
Très vite, on commence à repenser ses installations pour gagner de la place ou réduire les temps de trajet : on coupe, on réarrange, on reconstruit.
Cette boucle de gameplay construire, observer, optimiser, recommencer fonctionne à merveille.
Les portails de ressources, une idée brillante
Parmi les très bonnes idées de cette démo, le portail de ressources mérite une mention spéciale.
Au lieu d’acheter sans cesse vos matières premières chez le marchand, vous pouvez investir directement de l’or dans un portail magique pour générer la ressource dont vous avez besoin.
Ce simple mécanisme change complètement la manière d’aborder la production : on passe d’une logique de dépendance commerciale à une vraie autonomie industrielle.
Et lorsque vous commencez à automatiser la génération d’or pour alimenter ces portails en continu, vous touchez enfin à l’automatisation totale.
Une usine qui s’alimente, produit et revend toute seule, sans intervention humaine un rêve d’alchimiste devenu réalité.
Les améliorations : progrès et optimisation
Le système d’upgrade se divise en deux branches bien distinctes :
- Le progrès technique, qui débloque de nouvelles machines, procédés de fabrication et chaînes de transformation plus complexes.
- L’optimisation, qui agit comme un second souffle de gameplay : convoyeurs plus rapides, engrais et combustibles plus performants, bonus de revente, et bien d’autres raffinements.
Ces améliorations vous pousseront à repenser votre installation encore et encore, à démonter une ligne entière pour en concevoir une plus efficace, plus compacte, plus belle.
C’est un cycle sans fin mais terriblement gratifiant : chaque gain de productivité, même minime, procure un sentiment de progression tangible.
L’équilibre parfait entre simplicité et profondeur
Ce qui frappe, c’est la taille humaine du projet. Là où Satisfactory vous perd parfois dans l’immensité de ses infrastructures, Alchemy Factory préfère la densité à la grandeur.
Tout est à portée de main, facile à lire et à comprendre, mais les possibilités restent riches et nombreuses.
Ce choix de design rend le jeu abordable sans être simpliste, idéal pour les joueurs curieux du genre comme pour les vétérans en quête d’un jeu plus relax.
Au bout de plusieurs dizaines d’heures, on se surprend à refaire son atelier, non pas par contrainte, mais par pur plaisir d’optimisation. Chaque amélioration, chaque flux ajusté devient une petite victoire personnelle.
Et quand enfin les paniers de vente se remplissent automatiquement, quand tout tourne sans accroc, on ne peut s’empêcher de sourire la boucle est bouclée.
Multiplayer: Construire et optimiser à plusieurs
Un des aspects les plus intéressants d’Alchemy Factory est son mode multijoueur. Vous n’êtes pas obligé de gérer votre usine seul : vous pouvez collaborer avec des amis pour construire et automatiser ensemble.
Le multijoueur apporte une nouvelle dimension stratégique :
- Partager les ressources et les portails de production.
- Répartir les tâches de fabrication et d’optimisation.
- Concevoir des chaînes plus ambitieuses qu’en solo grâce à la coordination.
Cette approche collaborative rend le jeu encore plus addictif. Non seulement on prend plaisir à optimiser sa propre usine, mais on peut aussi coordonner une véritable chaîne de production commune, voir les machines et convoyeurs des autres joueurs interagir avec les vôtres, et comparer ses méthodes d’optimisation.
C’est un vrai plus pour ceux qui aiment le gaming social tout en restant dans le monde de l’automatisation et de la gestion.

Une démo qui ne s’arrête jamais
Difficile de parler d’Alchemy Factory sans sourire. Cette démo, que je pensais parcourir en quelques heures, m’a littéralement happé pendant plus d’une centaine d’heures. Et le plus étonnant, c’est qu’elle ne semble jamais vraiment s’arrêter : on découvre constamment de nouvelles mécaniques, de nouveaux objets à produire, et toujours une bonne raison de réorganiser son usine pour grappiller un peu d’efficacité.
Tout est fait pour procurer ce sentiment de satisfaction immédiate : les convoyeurs qui s’animent, les machines qui s’enchaînent avec fluidité, les portails de ressources qui remplacent peu à peu le marchand… On construit, on optimise, on contemple et on recommence.
C’est cette boucle infinie, simple mais terriblement efficace, qui fait toute la force du jeu.
Visuellement, le titre est charmant : coloré, lisible, agréable à regarder même après des heures de jeu. L’ambiance est douce, sans stress, et on se sent bien dans cet atelier alchimique où chaque élément semble avoir trouvé sa place.
L’équilibre entre gestion, automatisation et contemplation est remarquablement bien dosé, surtout pour une version de démonstration.
Pour une démo, Alchemy Factory se montre incroyablement généreux. On sent qu’il y a déjà une vraie base solide, pensée avec soin et amour du détail.
J’ai rarement vu une démo offrir autant de contenu et de profondeur ; c’est un avant-goût plus qu’encourageant d’un futur très prometteur.
Autant dire que le jeu a désormais sa place dans ma wishlist Steam. J’ai même rejoint leur serveur Discord pour suivre les annonces et partager mes montages d’usine avec la communauté.
La sortie est annoncée pour décembre 2025, et j’espère sincèrement qu’elle ne sera pas repoussée car je brûle d’impatience de remettre les mains dans cette fabrique magique, cette petite merveille d’automatisation à taille humaine.
En attendant, je ne peux que recommander à tous les amateurs du genre qu’ils viennent de Factorio, Satisfactory ou d’ailleurs de donner sa chance à cette démo.
Vous risquez fort, vous aussi, de ne plus voir le temps passer.