Dead Island : Pourquoi la série zombie continue de fasciner

Quand Dead Island débarque en 2011, c’est un choc pour les amateurs de FPS et de zombies : une île paradisiaque livrée au chaos, des combats au corps-à-corps viscéraux, un système de démembrement réaliste et une ambiance moite à souhait. Le tout enrobé d’une coop nerveuse qui a su marquer toute une génération de joueurs. Depuis ce premier coup d’éclat, la série a connu plusieurs déclinaisons, tentatives de renouvellement, et même des détours inattendus. Si certains épisodes ont laissé une trace indélébile, d’autres se sont perdus en route, voire ont disparu dans l’indifférence.

Ce dossier revient sur tous les opus estampillés Dead Island :



La révolution Dead Island : FPS, zombies et démembrement chirurgical

Lorsque Dead Island sort en 2011, les zombies ne sont pas une nouveauté dans le jeu vidéo. Left 4 Dead, Resident Evil ou encore Dead Rising ont déjà bien préparé le terrain. Pourtant, Dead Island parvient à se tailler une place unique grâce à un savant mélange de plusieurs ingrédients jusque-là rarement réunis avec autant d’impact.

Un FPS en monde ouvert centré sur le corps-à-corps

À la différence de nombreux jeux de zombies qui misent sur l’action frénétique et les armes à feu, Dead Island choisit de recentrer le combat sur le corps-à-corps, avec une sensation de poids et de violence rarement égalée. Chaque coup de machette, chaque massue improvisée ou batte de baseball cloutée fait ressentir l’impact physique sur les membres pourrissants de ses adversaires. Le démembrement est précis, brutal, jouissif — et c’est cette sensation de frapper « dans le gras » qui va faire l’identité du jeu.

Une dimension RPG bien intégrée

Le jeu introduit un système de progression de personnage, avec des compétences à débloquer selon différents styles de jeu (tank, assassin, soutien, etc.). Chaque personnage jouable possède ses propres forces, et en coop, cela pousse à la complémentarité. Le loot est omniprésent : armes à améliorer, à enflammer, à électrifier… Dead Island introduit une couche de craft simple mais efficace, qui renforce la personnalisation et l’attachement aux armes trouvées.

Une coop nerveuse et fun

Jouable jusqu’à 4 en ligne, Dead Island révèle toute sa puissance en coop. L’exploration devient stratégique, la survie plus intense, et les fous rires fusent lorsque les situations dégénèrent. Le jeu ne force pas les joueurs à rester groupés, mais synchroniser ses actions devient vital face à certains types de zombies particulièrement coriaces.

Une ambiance unique

Le cadre tropical tranche radicalement avec les univers urbains ou post-apocalyptiques habituels. Banoi, cette île paradisiaque transformée en cauchemar, devient un personnage à part entière. L’atmosphère, oscillant entre soleil éclatant, villas de luxe et scènes d’horreur sanglantes, crée un contraste saisissant. La cinématique d’introduction, encore aujourd’hui saluée pour sa narration inversée et son ton mélancolique, a marqué l’histoire du jeu vidéo et mis la barre très haut sur le plan émotionnel.

Dead Island a su combiner le plaisir viscéral d’un gameplay brutal, une progression RPG accessible, un cadre exotique inattendu, et une coop efficace. Un cocktail qui a su poser les bases solides d’un univers à part dans la galaxie des jeux de zombies.



Les différents opus de la série

La franchise Dead Island ne suit pas une évolution linéaire classique. Elle alterne entre suites directes, spin-offs narratifs et tentatives d’expérimentation plus ou moins heureuses. Voici un tour d’horizon de chaque épisode marquant, avec ses spécificités et sa place dans la saga.


🧟 Dead Island (2011) – La claque tropicale

Premier jeu de la série et véritable coup de projecteur sur la licence, Dead Island propose une expérience mêlant FPS, RPG et survie, le tout dans un cadre paradisiaque rapidement transformé en enfer. Son gameplay centré sur le corps-à-corps et son système de progression en font un titre à part dans le paysage vidéoludique de l’époque. Malgré quelques bugs et un moteur technique vieillissant (le Chrome Engine), l’expérience coopérative et le ton brutal du jeu en ont fait un classique immédiat.

Points forts :

  • Ambiance unique de station balnéaire infestée
  • Coopératif solide
  • Démembrements et combats au corps-à-corps réussis
  • Système de loot et d’amélioration addictif

🧟‍♂️ Dead Island: Riptide (2013) – L’extension déguisée

Suite directe du premier opus, Riptide reprend exactement là où le précédent s’était arrêté, avec les mêmes personnages, le même gameplay, et peu d’évolutions notables. S’il ajoute quelques fonctionnalités comme les pièges défensifs et une nouvelle zone à explorer, il est souvent perçu comme un standalone DLC plus qu’un vrai nouveau jeu. Cela dit, les amateurs du premier ont pu prolonger le plaisir, même si la recette commençait déjà à s’essouffler.

Points forts :

  • Continuité scénaristique immédiate
  • Nouvelle zone à explorer (île de Palanai)
  • Nouvel archétype jouable

Points faibles :

  • Trop peu de nouveautés
  • Encore plus de bugs
  • IA et animations vieillissantes

🧠 Escape Dead Island (2014) – Le spin-off narratif à contre-courant

Tentative inattendue, Escape Dead Island se démarque radicalement : solo uniquement, gameplay orienté infiltration et action à la troisième personne, direction artistique stylisée et scénario volontairement « psychédélique ». L’idée ? Proposer une relecture du virus et de son impact à travers un personnage troublé. Hélas, le jeu souffre de mécaniques bancales, d’un rythme inégal et d’un accueil critique glacial.

Points forts :

  • Direction artistique originale
  • Tentative d’approfondissement narratif
  • Expérience différente du reste de la série

Points faibles :

  • Gameplay rigide et maladroit
  • Scénario confus
  • Trop éloigné de l’ADN de la série

🧨 Dead Island 2 (2023) – Le retour gagnant après une gestation chaotique

Annoncé en 2014, Dead Island 2 a connu un développement mouvementé, changé plusieurs fois de studio, et failli tomber dans l’oubli. Pourtant, en 2023, il débarque enfin — et c’est une excellente surprise. Reprenant les bases du premier jeu, il modernise l’ensemble : graphismes somptueux, système de FLESH pour des démembrements dynamiques bluffants, ton second degré parfaitement assumé, et coop toujours aussi fun. L’action se déplace cette fois à Los Angeles (rebaptisée Hell-A), pour une virée gore et délirante.

Points forts :

  • Combats ultra-jouissifs et détaillés
  • Humour noir et ambiance cartoon-gore
  • Système de cartes pour personnaliser son style de jeu
  • Coop toujours au top

Points faibles :

  • Structure en zones plutôt qu’un vrai monde ouvert
  • IA parfois limitée
  • Pas de vraie rejouabilité après l’histoire

🧿 Dead Island: Epidemic (2014-2015) – Le MOBA oublié

Spin-off multijoueur en free-to-play, Dead Island: Epidemic tentait d’exploiter la mode des MOBA. Jouable en PvE ou PvP, il proposait des affrontements en 3 équipes dans une ambiance toujours zombiesque. Malgré quelques bonnes idées (craft rapide, attaques spéciales coopératives), le jeu peine à convaincre, souffre d’un modèle économique bancal, et voit ses serveurs fermer en moins d’un an. Il reste aujourd’hui un échec commercial presque effacé de la mémoire collective.

Points forts :

  • Tentative de variation de gameplay
  • Jouabilité nerveuse
  • Univers toujours présent

Points faibles :

  • Direction floue
  • Manque d’intérêt à long terme
  • Serveurs fermés en moins d’un an


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Une série aussi sanglante qu’atypique

La saga Dead Island occupe une place particulière dans le monde du jeu vidéo. Ni aussi culte qu’un Resident Evil, ni aussi mainstream qu’un Call of Duty Zombies, elle a pourtant su marquer les esprits grâce à son approche viscérale du combat, son ambiance tropicale décalée et ses mécaniques de RPG accessibles.

Du premier opus fondateur à la renaissance réussie de Dead Island 2, en passant par des expérimentations plus ou moins heureuses comme Escape Dead Island ou Epidemic, la franchise a constamment tenté de renouveler sa formule, sans jamais trahir totalement son ADN : frapper fort, découper proprement, et survivre à tout prix dans des décors de rêve devenus cauchemars.

Si certains épisodes ont clairement mieux vieilli que d’autres, et si la série n’a jamais totalement trouvé son équilibre narratif, elle reste un excellent défouloir coopératif et un hommage déglingué au genre zombie.