
Dans un futur où l’humanité tente de survivre dans les ruines d’un monde cybernétique en décomposition, Ghostrunner nous propulse au cœur d’un univers dystopique où vitesse, précision et brutalité s’entremêlent à chaque instant. Mélange explosif entre Mirror’s Edge, Katana Zero et DOOM, le jeu développé par One More Level ne fait aucun compromis : ici, chaque erreur est fatale, chaque saut millimétré, et chaque ennemi doit être éliminé avant même qu’il ne comprenne ce qui lui arrive. Ghostrunner n’est pas un simple jeu d’action à la première personne : c’est un véritable test de réflexes, de mémoire musculaire et de persévérance, emballé dans une ambiance cyberpunk léchée, saturée de néons et de beats électroniques.

Développement du jeu
Ghostrunner est né de la collaboration entre trois studios : One More Level (Pologne), 3D Realms et Slipgate Ironworks (Danemark). Publié par 505 Games, le titre a fait forte impression dès son annonce en 2020, notamment grâce à une démo jouable percutante qui mettait déjà en avant l’exigence du gameplay et l’esthétique cyberpunk ultra marquée.
Le jeu utilise l’Unreal Engine 4, moteur bien connu pour sa souplesse en matière de jeux rapides et visuellement impressionnants. Ce choix technique s’est avéré judicieux : Ghostrunner offre des animations fluides, des effets de lumière travaillés, et une architecture verticale spectaculaire, le tout avec une grande stabilité, même sur des configurations modestes.
Le développement s’est focalisé sur une expérience solo pure, sans distraction inutile. L’idée centrale était claire dès le départ : créer un jeu où chaque mouvement compte, dans un environnement où la mort instantanée est une mécanique, pas une punition. Et à ce petit jeu, One More Level a su imposer sa patte en alliant une maîtrise du rythme, un level design intelligent, et une direction artistique cohérente de bout en bout.

Gameplay
Dans Ghostrunner, chaque combat est un puzzle mortel à résoudre en une fraction de seconde. Le jeu propose un mélange nerveux de parkour, de plateformes et de combat au katana dans un environnement où la moindre erreur est fatale. Pas de barre de vie ici : un seul tir ennemi, une chute mal calculée, ou un timing raté, et c’est retour au dernier checkpoint. Heureusement, ces checkpoints sont nombreux, et les temps de rechargement quasi instantanés, encourageant l’expérimentation et l’apprentissage par l’échec.
Le cœur du gameplay repose sur la fluidité des mouvements. Courses sur les murs, dashs aériens, ralentissements du temps : tout est pensé pour donner au joueur un sentiment de maîtrise totale sur son personnage, à condition d’avoir des réflexes affûtés et une bonne mémoire des niveaux. Le katana, unique arme du joueur, tranche tout sur son passage et oblige à s’approcher dangereusement près de l’ennemi. L’arsenal d’outils s’élargit au fil de la progression avec des pouvoirs spéciaux qui ajoutent une dimension tactique à l’action.
Le level design joue un rôle clé dans l’intensité du gameplay. Chaque salle est un défi unique, souvent construit comme un mini-labyrinthe vertical, où l’on doit analyser les positions ennemies, repérer les trajectoires possibles, et exécuter une série de mouvements sans faute. Le tout est servi par une bande-son électro-punk dynamique qui renforce la tension et le rythme soutenu de l’aventure.
À noter : Ghostrunner est un jeu purement solo, sans composante multijoueur, mais il intègre des classements en ligne pour les amateurs de scoring, ainsi que des modes défis qui prolongent l’expérience pour les joueurs les plus aguerris.

Prise en main
Ghostrunner est un jeu exigeant, mais étonnamment accessible dans ses premières minutes. Dès le tutoriel, le joueur est plongé dans un environnement virtuel où les bases du déplacement, du saut, du dash et de l’attaque sont introduites avec clarté. Le rythme d’apprentissage est bien dosé : chaque nouveau pouvoir ou mécanique est introduit dans un contexte adapté, permettant une progression organique sans jamais casser le rythme.
La maniabilité est d’une précision chirurgicale, aussi bien au clavier-souris qu’à la manette. La sensibilité des mouvements et la réactivité des commandes sont parfaitement calibrées, ce qui est crucial dans un jeu où la moindre erreur de timing est synonyme de mort instantanée. C’est un jeu qui demande un vrai investissement du joueur, mais qui sait aussi récompenser la persévérance par une sensation de fluidité et de maîtrise grisante.
L’interface est épurée, affichant uniquement l’essentiel, et les menus sont intuitifs, notamment pour la gestion des améliorations du personnage via un système de modules à placer dans une grille. Ce système évoque presque un mini-jeu de Tetris, demandant d’optimiser l’espace pour adapter les capacités du Ghostrunner à son style de jeu.
En revanche, si le jeu est très fluide sur PC, il peut se montrer un peu plus rude à prendre en main sur consoles pour les joueurs moins familiers avec les FPS rapides ou les jeux de plateforme hardcore. Mais avec un peu de pratique, la courbe d’apprentissage se stabilise vite, et on entre dans une forme de “flow” très satisfaisant.

End game
Une fois l’aventure principale terminée – comptez environ 7 à 9 heures selon votre habileté – Ghostrunner ne s’arrête pas là. Si le jeu n’offre pas de véritable contenu narratif post-fin, il mise sur la rejouabilité et les défis techniques pour prolonger l’expérience.
Les joueurs les plus motivés trouveront dans les classements en ligne une bonne raison de revisiter les niveaux afin de perfectionner leurs runs, optimiser leurs trajets, et gratter des précieuses secondes. Le système de notation pousse à la performance : vitesse, fluidité, et absence de morts sont récompensés, transformant chaque niveau en terrain de jeu pour speedrunners.
Le jeu propose également un mode “Vague”, une sorte de mode survie dans une arène où les ennemis arrivent par vagues croissantes. C’est l’occasion parfaite pour tester ses réflexes dans un environnement sans pitié. Un mode Hardcore, débloqué après avoir fini l’histoire, offre une variante encore plus exigeante des niveaux, avec une courbe de difficulté repensée pour les vétérans.
Enfin, une série de cosmétiques et de modifications visuelles pour le katana peuvent être débloquées, principalement en explorant les niveaux à la recherche d’objets cachés ou en atteignant certains objectifs de performance. Rien de révolutionnaire, mais suffisant pour titiller l’instinct de complétion chez les plus acharnés.
Conclusion
Ghostrunner est un concentré d’adrénaline pure, un ballet sanglant à la première personne où chaque mouvement compte et où la mort est aussi rapide que le retour à l’action. Sa direction artistique cyberpunk stylisée, son gameplay nerveux et exigeant, ainsi que sa maîtrise du rythme en font un titre à part, taillé pour les joueurs en quête de challenge, de fluidité et de sensations fortes.
Ce n’est pas un jeu pour tout le monde. Il demande de la patience, de la précision, et une bonne tolérance à l’échec. Mais une fois le gameplay apprivoisé, l’expérience devient presque hypnotique. On y revient pour améliorer son score, pour le plaisir de la glisse murale parfaite, ou simplement pour se replonger dans cet univers aussi oppressant que sublime.
Sans multijoueur ni monde ouvert à rallonge, Ghostrunner fait le pari d’une aventure courte, intense et maîtrisée. Et il le réussit brillamment.
💡 Et après ?
Si Ghostrunner vous a électrisé, sachez qu’un second opus, Ghostrunner 2, a vu le jour en 2023. Toujours développé par One More Level, cette suite promet de pousser plus loin l’univers cyberpunk, d’enrichir le gameplay avec de nouvelles mécaniques (notamment à moto), et d’offrir une expérience encore plus immersive.
