
En 2011, The Elder Scrolls V: Skyrim posait un jalon monumental dans l’histoire du RPG occidental. Vendu à plus de 60 millions d’exemplaires à ce jour, moddé jusqu’à l’absurde, décliné sur à peu près toutes les plateformes (même Alexa !), il reste à ce jour l’un des jeux les plus marquants du genre. Depuis, une question hante les fans de la licence comme un spectre errant à Bordeciel : à quand la suite ?
En juin 2018, Bethesda fait l’effet d’une bombe en dévoilant un court teaser de The Elder Scrolls VI, confirmant l’existence du projet… sans rien en montrer. Depuis, silence radio ou presque. À chaque conférence Xbox, les regards se tournent vers Todd Howard, les forums frémissent à la moindre rumeur, et les joueurs spéculent sans fin sur la région explorée, le moteur utilisé ou même l’année de sortie.
Mais après des années d’attente et la sortie de Starfield, les choses semblent enfin bouger.
Dans cet article, on fait le point sur tout ce qu’on sait à l’heure actuelle sur TES VI : état du développement, rumeurs fondées, analyse du moteur et des choix de Bethesda, tout en partageant quelques espoirs (et craintes) bien légitimes pour cette suite tant attendue.

Un développement enfin lancé
Pendant longtemps, The Elder Scrolls VI n’a été qu’un mirage. Un logo sur fond de montagnes, un thème musical familier, quelques secondes de paysages vides… Le teaser diffusé en 2018 avait beau être minimaliste, il suffisait à relancer l’enthousiasme — et les débats — chez les fans. Pourtant, derrière les rideaux de Bethesda, le jeu n’existait alors qu’à l’état embryonnaire.
La priorité de Todd Howard et de ses équipes s’appelait Starfield. Premier nouvel univers original du studio depuis plus de vingt-cinq ans, le projet accaparait toutes les ressources et tout l’attention. Ce n’est qu’à partir de la fin 2023, une fois Starfield expédié sur orbite, que TES VI a officiellement quitté sa phase de préproduction pour entrer en production active. Traduction : les grandes lignes du projet sont définies, les outils sont en place, et le gros du travail peut enfin commencer.
Une information confirmée en interne par Bethesda, mais aussi de manière indirecte via les documents judiciaires révélés durant le procès opposant la Federal Trade Commission à Microsoft. On y découvre notamment que The Elder Scrolls VI est considéré comme un projet post-Starfield, avec une fenêtre de sortie estimée à 2026 au plus tôt. Dans les faits, la plupart des analystes — et même certains anciens de Bethesda — tablent plutôt sur un horizon 2027-2028, voire plus tard si les ambitions du projet évoluent.
Quoi qu’il en soit, cette entrée en production marque une avancée concrète. Le jeu n’est plus une idée abstraite ou une promesse lointaine : il est désormais en chantier. Lentement, certes, mais sûrement.

Date de sortie : pas avant 2027 (et encore)
Si l’on devait résumer la situation en une phrase : The Elder Scrolls VI n’est pas prêt de sortir. Lors du procès entre la FTC et Microsoft en 2023, plusieurs documents internes ont fuité, indiquant que Bethesda visait une sortie « au plus tôt en 2026 » pour TES VI. Mais même cette estimation semble optimiste.
Todd Howard, de son côté, reste évasif. Dans ses interviews, il évoque régulièrement l’importance de prendre son temps, de “faire les choses bien”, et de ne pas se précipiter — un discours devenu familier chez Bethesda. Et il faut reconnaître que l’envergure du projet justifie une certaine prudence. Après tout, Skyrim avait mis près de 6 ans à voir le jour, et Starfield encore plus.
Aujourd’hui, TES VI est bel et bien en production, mais la route est encore longue. Aucun visuel in-game n’a été montré, aucun trailer narratif, aucun élément concret sur le gameplay. Bethesda reste mutique, probablement pour éviter la surexposition trop tôt dans le cycle de développement. Et à juste titre : les attentes sont monumentales.
De nombreux observateurs estiment donc que 2026 semble trop proche, et qu’il faudra plutôt viser 2027 voire 2028 pour un lancement réaliste. D’autant que Bethesda aime garder un certain délai entre l’annonce officielle et la sortie — Fallout 4, par exemple, avait été révélé seulement quelques mois avant sa disponibilité.
À ce stade, la seule chose certaine, c’est que la patience reste de mise. Et que chaque apparition publique de Todd Howard est scrutée dans l’espoir d’apercevoir un simple logo, une animation, ou même un petit coin de Tamriel inédit…

Quelles plateformes ?
Depuis le rachat de Bethesda par Microsoft en 2020, une question divise les joueurs : The Elder Scrolls VI sera-t-il exclusif à Xbox ? La réponse officielle est… qu’il n’y a pas encore de réponse officielle. Et pourtant, tout porte à croire que l’exclusivité sera la norme.
Lors de plusieurs interviews, Phil Spencer (patron de la branche Xbox) a déclaré que Microsoft traiterait chaque projet « au cas par cas ». Dans les faits, cela s’est déjà traduit par une exclusivité console pour Starfield, qui n’est jamais sorti sur PlayStation 5. La logique voudrait donc que TES VI suive le même chemin : Xbox Series X|S et PC uniquement, avec une disponibilité day-one dans le Game Pass — un argument de poids dans la stratégie de Microsoft.
Cette décision ne fait pas l’unanimité chez les fans. De nombreux joueurs PlayStation, ayant découvert Skyrim sur PS3 ou PS4, espéraient naturellement retrouver la suite sur leur plateforme. Mais du point de vue de Microsoft, réserver ses licences phares à son propre écosystème est un levier stratégique majeur dans la guerre des services, où le Game Pass joue désormais un rôle central.
À noter également : aucune mention d’une version Nintendo Switch (ou d’un successeur éventuel). Même si Skyrim est devenu jouable sur Switch, le gap technique entre les machines pourrait rendre une version native difficile sans cloud gaming.
En résumé :
- PC (Windows) : confirmé
- Xbox Series X|S : très probable
- PlayStation 5 : très incertain
- Xbox Game Pass : quasiment acquis
Si Microsoft joue à fond la carte de l’exclusivité, TES VI pourrait bien devenir un argument massue pour convertir les derniers récalcitrants à la sphère Xbox.

Où nous emmènera ce nouvel Elder Scrolls ?
Depuis le tout premier teaser de The Elder Scrolls VI en 2018, une question taraude les fans autant que la date de sortie : où se déroulera cette nouvelle aventure ? Le court extrait diffusé à l’époque — une séquence de quelques secondes montrant des montagnes rocheuses plongeant vers la mer — a été analysé image par image, et les théories n’ont pas tardé à fleurir.
Deux régions ressortent comme les candidates les plus probables :
- Haute-Roche (High Rock) : territoire des Brétons, déjà partiellement exploré dans Daggerfall et Skyrim (notamment Bordeciel ou Orsinium).
- Lenclume (Hammerfell) : patrie des Rougegardes, désertique et montagneuse, jamais explorée en profondeur dans un opus principal.
Certains fans pensent même que le jeu pourrait mêler les deux provinces — comme Daggerfall le faisait à l’époque avec une carte gigantesque couvrant plusieurs royaumes. Le paysage visible dans le teaser, avec ses vastes plateaux, ses falaises côtières et ses ruines disséminées, évoque clairement Hammerfell, avec ses ambiances orientales et son architecture plus massive.
Bethesda, fidèle à son habitude, n’a rien confirmé. Mais des indices plus ou moins discrets, glissés dans Skyrim ou Starfield, semblent pointer dans cette direction. Par exemple, une carte visible dans Starfield affiche un marquage très net sur Hammerfell, ce qui a suffi à enflammer Reddit.
Le choix de la région aura une incidence directe sur :
- L’ambiance (climat, architecture, faune, folklore),
- Les factions en présence (Guerriers Rougegardes, Guildes, noblesse brétonne…),
- Et potentiellement le ton général de l’aventure, plus exotique ou plus classique.
Si Bethesda décide de pousser l’immersion encore plus loin qu’avec Skyrim, le terrain offert par Hammerfell (entre dunes, oasis, ports fortifiés et montagnes arides) pourrait donner lieu à des environnements inédits dans la série.

Un jeu moins “Chelou” que Morrowind ?
Parmi les fans de longue date de la série The Elder Scrolls, une nostalgie tenace persiste : celle de Morrowind. Son ambiance étrange, ses créatures organiques, ses champignons géants et ses dieux vivants en faisaient une œuvre singulière, presque dérangeante. Un monde où le joueur n’était jamais vraiment à l’aise, constamment confronté à l’étrangeté.
Mais à en croire Kurt Kuhlmann, ancien designer principal chez Bethesda et co-créateur de Morrowind, cette approche « weird fantasy » n’est plus vraiment au goût du studio. Dans une interview donnée après son départ en 2023, il déclare que Bethesda tend aujourd’hui vers une fantasy plus “classique”, plus proche de l’heroic-fantasy grand public.
Il précise que Todd Howard “ne gravite pas naturellement vers les choses étranges”, et que l’influence culturelle de franchises comme Le Seigneur des Anneaux a progressivement modelé l’univers TES vers un ton plus accessible. Cela s’est vu dans Oblivion, très européanisé et lumineux, et dans Skyrim, plus sombre mais toujours ancré dans des références familières comme les vikings, les dragons ou les ruines nordiques.
Cela signifie-t-il que TES VI abandonnera toute forme d’audace ou d’originalité ? Pas forcément. Mais il est probable que le jeu s’inscrive dans une forme de continuité stylistique : celle d’un RPG immersif, certes, mais conçu pour parler au plus grand nombre, avec des mécaniques lisibles, un univers cohérent, et une direction artistique moins déroutante que celle de Vvardenfell.
La clé sera sans doute l’équilibre : offrir un monde crédible et dense, sans pour autant le lisser à l’extrême. Et si Hammerfell est bel et bien la destination choisie, sa culture Rougegarde pourrait offrir un terrain propice à un exotisme mesuré — entre traditions, mysticisme et conflits de pouvoir.

Un moteur nouvelle génération
L’un des reproches récurrents faits à Bethesda concerne son moteur maison, le Creation Engine. S’il a permis à des jeux comme Skyrim et Fallout 4 de proposer des mondes vastes et modifiables, il traînait aussi son lot de limitations : animations rigides, intelligence artificielle capricieuse, physique étrange, et bugs devenus presque emblématiques du « style Bethesda ».
Mais pour The Elder Scrolls VI, les choses vont changer — en tout cas sur le papier. Le jeu utilisera le Creation Engine 2, un moteur repensé de fond en comble, inauguré avec Starfield. Ce nouveau socle technologique est censé répondre aux exigences modernes des open-worlds : graphismes plus réalistes, éclairage dynamique, terrain génératif, meilleure gestion des foules et des interactions avec l’environnement.
Avec le Creation Engine 2, Bethesda promet notamment :
- Une IA plus intelligente, capable de réagir de façon contextuelle aux actions du joueur ;
- Une physique retravaillée, plus fluide et plus cohérente (finis les cadavres qui volent à travers les murs ?) ;
- Des animations plus naturelles, intégrant enfin une synchronisation labiale crédible et des transitions fluides ;
- Et un système de terrain modulaire, permettant une plus grande variété de paysages sans sacrifier la continuité du monde.
Cela dit, Starfield, malgré cette base technique, n’a pas totalement échappé aux critiques sur sa rigidité. Le moteur est donc en progrès, mais reste un chantier en cours. Reste à voir si Bethesda parviendra à affiner son outil pour qu’il colle mieux à l’ADN plus organique et vivant d’un Elder Scrolls.
Côté modding, bonne nouvelle : la compatibilité avec les outils maison (comme le Creation Kit) devrait être maintenue, voire améliorée. Une décision logique, tant la communauté de moddeurs a contribué à faire vivre les précédents opus pendant plus d’une décennie.

Ce qu’on espère tous
Après des années d’attente et une attente parfois frustrante, les joueurs nourrissent un véritable panier d’espoirs pour The Elder Scrolls VI. Plus qu’un simple jeu, cette suite doit renouer avec ce qui a fait la magie de la saga tout en proposant des innovations à la hauteur des ambitions modernes.
Liberté d’exploration
On souhaite un monde vrai terrain de jeu ouvert, sans barrières invisibles, où chaque sommet est accessible, chaque vallée visitable, et où l’exploration devient une aventure en soi. Que l’on puisse partir en expédition sans être limité par des murs invisibles ou un level design trop rigide.
Systèmes de compétences étoffés
Les systèmes de compétences et d’attributs, piliers de l’identité Elder Scrolls, méritent un sérieux coup de neuf. Plus de branches, plus de profondeur, des interactions entre compétences, et surtout une personnalisation plus fine du personnage. Qu’il soit mage, guerrier, voleur ou hybride, chaque style doit se sentir unique et viable.
Factions et dilemmes
On attend des factions riches, dynamiques et réactives. Que nos choix d’allégeance aient de vraies conséquences, sur l’histoire mais aussi sur le monde lui-même. Plus de dialogues, plus de missions variées, et pourquoi pas des rivalités ou alliances inédites.
Magie et antiquités
Un retour aux sources de la magie “à l’ancienne”, avec des sorts moins standardisés et plus créatifs, tirés des anciens grimoires de Tamriel. Un système qui pousse à l’expérimentation, au risque et à la découverte.
Moins de bugs, plus de finition
Enfin, un vœu pieux mais sincère : que Bethesda tire les leçons du passé et propose un jeu techniquement stable, avec moins de bugs majeurs, et un équilibrage soigné dès la sortie. Une expérience fluide, immersive, et agréable.
The Elder Scrolls VI est plus qu’une suite : c’est un pari sur l’avenir d’un genre, une promesse de renouer avec l’immense univers de Tamriel tout en le réinventant. Et si les premières informations laissent rêveur, il faudra encore patienter pour savoir si Bethesda saura relever ce défi.

Conclusion
The Elder Scrolls VI demeure aujourd’hui un mystère enveloppé dans l’attente. Longtemps repoussé, le projet a enfin quitté l’ombre pour entrer dans une phase de développement tangible. Pourtant, la patience reste de mise : 2026 est la première fenêtre envisageable, mais la réalité penche plutôt vers 2027 ou au-delà.
Ce que l’on sait déjà, c’est que Bethesda mise sur un moteur modernisé, un univers vaste et immersif, et une approche plus accessible sans pour autant renier ses racines. Les fans espèrent retrouver cette magie unique qui a fait la renommée de la série, tout en bénéficiant des avancées techniques et narratives du jeu vidéo moderne.
En attendant de pouvoir poser les mains sur la manette et explorer à nouveau Tamriel, l’excitation se nourrit d’espoirs, de théories et de rêves. Pour ma part, j’attends avec impatience ce retour dans un monde où chaque ruine, chaque montagne et chaque sort renferment une histoire à découvrir.
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