
Il y a des jeux que l’on découvre sans vraiment les attendre, sans hype autour, sans référence préalable… et qui pourtant laissent une empreinte. Trepang2 fait partie de ceux-là.
À l’origine, je cherchais simplement un fast FPS capable de me faire vibrer. J’avais en tête les standards du genre : DOOM (2016), Ghostrunner, ou encore RUINER, ces titres qui transforment chaque affrontement en ballet sanglant, nerveux et rythmé. Je voulais du punch, de la violence, du style. Et sans vraiment m’y attendre, Trepang2 a coché toutes les cases — avec sa propre identité.
Je n’avais jamais entendu parler d’un éventuel Trepang 1 (spoiler : on en reparlera plus bas), mais ce “2” m’a intrigué. Dès les premières minutes, j’ai senti que j’étais face à un jeu qui n’a pas peur d’aller à fond dans son délire : ambiance militaire sombre, protagoniste mystérieux, ennemis qui explosent en volée de sang, et surtout, une jouabilité qui donne le contrôle total au joueur.
Trepang2, c’est le plaisir immédiat du fast FPS, sans fioriture, mais avec une maîtrise technique et artistique qui force le respect. Ce n’est pas un jeu qui cherche à vous convaincre par des dialogues interminables ou des cinématiques à rallonge. Ici, le langage, c’est la baston. Et croyez-moi, il est très bien parlé.

Développement
Trepang2 est le fruit du travail d’un petit studio indépendant canadien : Trepang Studios. Composé de quelques passionnés, le studio a commencé à faire parler de lui en 2019 avec une démo jouable qui a rapidement captivé les amateurs de FPS nerveux et de combats au ralenti façon F.E.A.R.. Ce qui n’était au départ qu’un projet modeste a gagné en ampleur grâce au soutien de la communauté et à l’attention de certains médias spécialisés.
Le jeu a été développé sous Unreal Engine 4, ce qui lui confère une excellente fluidité, des effets visuels percutants, et surtout une gestion dynamique des particules et des éclairages, essentiels pour créer cette ambiance quasi-cinématographique lors des fusillades.
Ce qui est intéressant, c’est que Trepang2 n’a pas tenté de jouer dans la cour des “AAA”. Le studio a assumé dès le départ son identité : un jeu de tir brutal, rapide, défoulant, inspiré de l’ère F.E.A.R./Max Payne, sans tomber dans la nostalgie gratuite. Il propose une direction artistique sobre mais efficace, axée sur le réalisme militaire et les environnements industriels froids, rehaussés par une violence stylisée omniprésente.
Enfin, la bande-son mérite d’être mentionnée : entre musiques électroniques tendues et riffs métalliques qui explosent lors des combats, elle contribue à maintenir une tension constante, tout en renforçant le côté “action débridée”.

Trepang2… mais où est passé Trepang1 ?
Quand on lance Trepang2, une question vient naturellement à l’esprit : où est passé Trepang1 ? Ai-je raté un épisode ? Un jeu indé obscur sorti dans l’ombre d’un forum de niche ? Eh bien non.
La réponse est simple (et un peu décalée) : il n’y a jamais eu de Trepang1.
Le « 2 » dans le titre est un clin d’œil assumé des développeurs, une sorte de blague méta à la sauce internet, comme si ce jeu sortait déjà en mode suite culte d’un épisode qui n’existe pas. Ce choix marketing un peu absurde fonctionne pourtant à merveille : il attise la curiosité et inscrit d’emblée le jeu dans une atmosphère à part, entre sérieux militaire et second degré assumé.
En résumé :
- Pas besoin d’avoir joué à quoi que ce soit avant.
- Pas de background à rattraper.
- Trepang2 est bel et bien un standalone complet, qui construit son propre univers, ses mécaniques et son intrigue.
Il se suffit à lui-même, et cela ne l’empêche pas de poser les bases d’un univers qu’on pourrait bien voir évoluer dans de futurs épisodes.

Gameplay
Si Trepang2 brille quelque part, c’est bien dans son gameplay.
Le jeu ne fait pas dans la demi-mesure : dès les premières minutes, on est plongé dans un FPS ultra-nerveux, où chaque affrontement est une explosion de violence stylisée. C’est un véritable défouloir calibré pour le plaisir immédiat, mais jamais simpliste.
Pouvoirs surhumains et brutalité maîtrisée
On incarne un soldat aux capacités surboostées, capable de :
- Ralentir le temps pour transformer chaque combat en chorégraphie sanglante à la Matrix ou F.E.A.R.
- Devenir invisible temporairement, pour surprendre l’ennemi ou fuir un piège
- Effectuer des glissades, des frappes au corps à corps, et des finish moves d’une rare brutalité
Ces pouvoirs ne sont pas des gadgets. Ils sont au cœur du gameplay : le jeu pousse le joueur à en abuser, à enchaîner les mécaniques pour survivre, mais surtout pour dominer.
Un arsenal qui claque
L’arsenal est varié, puissant et jouissif à utiliser :
- Fusils d’assaut, mitrailleuses lourdes, fusils à pompe, explosifs…
- Chaque arme a du punch, un bon recul, et un sound design percutant
- Les sensations de tir sont excellentes, et renforcent ce sentiment de puissance constante
Les combats sont courts, violents, intenses. On saute par-dessus les barrières, on défonce des portes, on neutralise un groupe d’ennemis en quelques secondes… tout en se sentant constamment à la limite du chaos contrôlé.
Des affrontements lisibles mais chaotiques
Malgré la frénésie des combats, le level design reste clair.
Les zones sont construites de manière à encourager la mobilité, les prises de risque, les détours explosifs. Les ennemis sont agressifs, bien armés, et souvent en surnombre.
La difficulté monte rapidement en intensité, surtout si on opte pour des niveaux plus exigeants.

Et le multijoueur dans tout ça ?
Autant le dire tout de suite : Trepang2 est un jeu exclusivement solo.
Il n’y a aucun mode multijoueur, ni en coopération, ni en PVP. Tout l’arsenal, toutes les mécaniques de gameplay, toute l’expérience sont pensées pour une campagne solo intense et scénarisée.
Ce choix peut surprendre au vu du potentiel explosif du gameplay. Imaginez un mode arène en coop, ou du deathmatch avec ralentis, glissades et exécutions brutales — ça fait rêver. Mais les développeurs ont préféré se concentrer sur une expérience solo parfaitement huilée, plutôt que de disperser leurs efforts sur un multijoueur qui aurait pu paraître secondaire ou bancal.
Cela dit, cette absence de mode multi permet aussi au jeu de maîtriser son rythme, d’imposer ses moments de tension, et de raconter son histoire sans interruption. L’expérience reste donc très cohérente de bout en bout.
Est-ce que Trepang2 aurait pu être encore plus culte avec un mode coop ou arène ? Clairement, oui.
Est-ce qu’il s’en sort très bien sans ? Absolument.

Prise en main
Trepang2 ne vous prend pas par la main — il vous la tend pour vous coller un fusil dedans.
Pas de didacticiel interminable, pas de blabla inutile : le jeu vous plonge rapidement dans l’action, avec quelques instructions de base, puis vous laisse apprendre par l’expérimentation, l’échec… et la réussite brutale.
Réactivité immédiate
Les contrôles sont précis, fluides et instinctifs :
- Que ce soit à la manette ou au combo clavier/souris, les sensations sont excellentes.
- Les déplacements sont rapides, les glissades naturelles, les sauts réactifs.
- Les ralentis se déclenchent au bon moment et deviennent vite une seconde nature.
Il suffit de quelques minutes pour commencer à enchaîner les glissades, les headshots au ralenti, les finishs violents. Le plaisir est immédiat, et on sent dès le départ qu’on va pouvoir faire monter son propre niveau de style.
Progression par la violence
Le jeu ne propose pas de montée en compétence façon RPG, mais votre meilleure arme, c’est votre progression personnelle.
Plus vous jouez, plus vous anticipez les attaques, plus vous optimisez vos déplacements, plus vous tuez vite… et avec panache.
Le level design intelligent pousse à expérimenter : prendre de la hauteur, renverser une table pour se couvrir, foncer dans le tas au ralenti, contourner en mode invisible.
Chaque pièce devient un puzzle de mort à résoudre avec style.
Accessibilité et options
Pour ceux qui souhaitent ajuster l’expérience, le jeu propose plusieurs niveaux de difficulté, ainsi que quelques options d’accessibilité (visibilité, confort de visée…).
Même si Trepang2 s’adresse clairement à un public qui aime l’intensité, rien n’empêche un joueur occasionnel de s’y plonger et d’y prendre son pied.

Scénario
Au premier abord, Trepang2 donne l’impression d’un scénario déjà vu :
on incarne un cobaye sans nom, amnésique, enfermé dans une base militaire. Un groupe paramilitaire mystérieux vient vous libérer, et très vite, vous comprenez que vous êtes bien plus qu’un simple soldat.
Une mise en place classique… mais efficace
Les premières heures jouent sur des codes bien connus :
- Un héros silencieux et surpuissant
- Des laboratoires froids
- Une conspiration gouvernementale floue
- Des ennemis masqués, des scientifiques paniqués
Mais ce cadre volontairement générique cache en réalité une volonté de créer une ambiance à la F.E.A.R. ou Condemned : clinique, oppressante, brutale. L’intrigue progresse au fil des missions, entre objectifs militaires et révélations sur votre identité.
Une deuxième moitié plus surprenante
C’est là que Trepang2 sort son jeu : la seconde moitié introduit des éléments plus tordus, des trahisons, des expérimentations génétiques, des figures énigmatiques, et une montée en intensité narrative bienvenue.
Sans spoiler, disons simplement que l’histoire prend une tournure plus personnelle et dérangeante. Les enjeux deviennent plus clairs, plus lourds, et le personnage principal commence à prendre une épaisseur inattendue, même sans dire un mot.
Une narration au service de l’action
Le jeu ne cherche pas à imposer son histoire à coups de longues cinématiques. Au contraire, les révélations arrivent par petits morceaux : enregistrement audio, dialogues radio, documents cachés… Ce qui permet au joueur de choisir son niveau d’implication narrative.
Si vous venez pour le lore, vous trouverez des pistes à creuser.
Si vous venez pour le carnage, le jeu ne vous en tiendra pas rigueur.

Conclusion
Trepang2 est l’exemple parfait du jeu qui ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais qui vise juste pour ceux qui aiment la violence stylisée, le gameplay nerveux, et les ambiances militaires sombres.
C’est un concentré d’action brutale, de combats viscéraux et de sensations explosives, servi par une prise en main immédiate et une direction artistique qui privilégie l’efficacité à la prétention.
Oui, le scénario démarre de façon classique. Non, il ne révolutionne pas le genre. Mais il évolue, il surprend, et surtout, il soutient parfaitement l’expérience de jeu, sans jamais l’alourdir.
L’absence de multijoueur pourra décevoir certains, mais le solo est tellement bien calibré qu’on y revient pour le pur plaisir de maîtriser chaque affrontement. Et avec un prix raisonnable pour une production indépendante, difficile de faire la fine bouche.
Trepang2 n’est pas là pour raconter une histoire d’amour. Il est là pour vous faire traverser les murs, ralentir le temps, et éclater des ennemis à la chaîne avec style.
Et pour ça, il remplit sa mission à 200 %.

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